Classe d’emploi
Les bois destinés à un usage extérieur doivent être choisis en fonction de leur classe d’emploi, laquelle atteste de leur résistance à l’exposition à l’eau. Le choix de la classe doit être adapté à la nature de l’ouvrage :
- Classe 3 : résiste à une exposition temporaire à l’eau (mobilier de terrasse).
- Classe 4 : résiste à un contact prolongé avec le sol ou avec de l’eau douce (piquets de clôture, caillebotis, platelages).
- Classe 5 : résiste à un contact permanent avec de l’eau salée ou chlorée (pontons immergés, structures marines).
Cette résistance peut être naturelle, conférée par l’essence du bois, ou bien obtenue par traitement (autoclave, traitement haute température, etc.). En France, plusieurs essences locales sont naturellement classées 3 : châtaignier, mélèze, chêne, cèdre, douglas. D’autres peuvent atteindre naturellement la classe 4 (robinier) voire la classe 5 (cyprès). On trouve également des bois exotiques durables, classés 3 à 5, comme l’ipé, le teck ou l’iroko.
Aubier et duramen
Toutes les parties du bois n’offrent pas la même durabilité. Le duramen, situé près du cœur de l’arbre, est plus dense, naturellement plus résistant. L’aubier, qui se trouve sous l’écorce, est plus clair et plus vulnérable aux attaques d’insectes xylophages et à l’humidité. Il est donc préférable, autant que possible, d’utiliser du duramen dans les ouvrages exposés aux intempéries ou à défaut des planches constituées majoritairement de duramen.
Bois de fil et bois de bout
L’orientation des fibres du bois est un facteur essentiel à considérer. Le bois de bout, lorsque ses fibres sont exposées à l’humidité et sans protection, est particulièrement sensible aux infiltrations d’eau. Celles-ci peuvent provoquer des fissures, éclatements ou déformations au fil du temps. Il convient donc de le protéger ou de l’éviter dans les parties exposées. Une autre solution consiste à arrondir ces extrémités ou pratiquer un biseau afin d’éviter la stagnation d’eau sur ces surfaces.
Les mouvements du bois
Le bois est un matériau vivant qui réagit aux variations d’humidité et de température – alternance des saisons, cycles secs/humides. Ces phénomènes provoquent des mouvements dimensionnels (retrait ou gonflement). Il est donc recommandé d’éviter les assemblages trop serrés qui risqueraient d’éclater par temps humide.
Orientation des lames
L’orientation des lames influence directement leur exposition au soleil et donc aux rayons UV, responsables du grisonnement du bois. Les surfaces horizontales (terrasses, plateaux de table) sont plus exposées que les surfaces verticales (bardages), qui bénéficient souvent d’une protection partielle (avancée de toit, débords, etc.) et ne subissent pas de problèmes liés aux rétentions d'eau stagnante.
Évacuation de l’eau
Sur les grandes surfaces horizontales, il est vivement conseillé de privilégier une construction en lattes espacées, afin de faciliter l’écoulement de l’eau. Cela permet d’éviter la stagnation, source de dégradations accélérées. Pour les surfaces verticales, la goutte d'eau est à considérer pour éviter une stagnation des eaux en partie basse : on pratique une petite rainure de quelques millimètres en partie basse qui permettra à l'eau de s'évacuer.
Dimensionnement des sections
Les sections de bois utilisées pour la structure doivent être légèrement surdimensionnées. Cela améliore leur stabilité mécanique dans le temps et permet une meilleure résistance aux contraintes extérieures (pluie, gel, variations thermiques…).
Gare au contact direct avec le sol
Dans la mesure du possible, le bois ne doit pas être contact direct avec le sol, notamment en cas de revêtement poreux (terre, béton, pierre, gravier), afin de prévenir les remontées capillaires.
- Pour des terrasses, on intercale des bandes bitumeuses entre les lambourdes et les plots ou supports.
- Pour des meubles d’extérieur, on utilise des patins sous les pieds.
- Pour des poteaux de charpente, des platines métalliques en galva sont à privilégier.